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Bien être
25 août 2005

L'esprit de l'homme selon Freud

freud1La transformation d'un traumatisme en un symptôme neurotique se produit dans l'inconscient. Freud dit: "les processus psychiques... sont inconscients, tandis que les processus conscients ne sont qu'une partie de toute notre vie mentale". Ceci signifie, en d'autres termes, que notre esprit échappe à notre contrôle, comme s'il nous était étranger, agissant de manière incompréhensible; mais nous devons éviter cela et parvenir à maîtriser notre esprit, en tirant le plus grand parti de nos capacités, en contrôlant nos passions et en nous efforçant de maintenir notre équilibre psychique. Et pour cela, il ne suffit pas de recourir à la foi ou aux justification familiales. La foi, l'environnement et la famille ne peuvent résoudre, seuls, l'instabilité émotive de l'homme; ils permettent tout au plus, de compenser notre déséquilibre en imposant une discipline, une rigueur qui peut, en surface, donne de bons résultats, mais qui, dans certains cas, ne fait qu’aggraver le déséquilibre neurotique, en profondeur. Rien ne peut aider un individu à retrouver la paix intérieure qu'il a perdue, risquant parfois même de déterminer un état véritablement pathologique. L'esprit ne peut, en réalité, être considéré comme quelque chose de tangible et d'unique. Le mérite de Freud est précisément d'avoir reconnu l'existence de trois instances, chacune ayant ses fonctions respectives :

LE MOI (ou l'Ego ou encore le Conscient). C'est l'élément de la personnalité qui est consciemment en rapport avec le monde extérieur, et qui sert d'intermédiaire entre la réalité et l'inconscient.

LE ÇA (ou l'inconscient). C'est la partie la plus inaccessible de la personnalité, à laquelle échappent la moralité et tout jugement sur le bien et le mal. Son énergie provient de pulsions primitives et irraisonnées, au service du plaisir et de la jouissance. Le temps lui est étranger, contrairement au Moi, et les désirs et les pulsions ont, pour lui, un caractère permanent; à tel point qu'il conserve toute son agressivité pendant des années et des années. Ce n'est que lorsque ces pulsions, par le biais de la psychothérapie, sont perçues par le conscient qu'elles perdent leur énergie et deviennent un fait appartenant au passé.

LE SURMOI. C'est le fondement du sens moral, car il soumet le Moi aux principes moraux les plus rigides. Il se développe immédiatement après la petite enfance et se renforce pendant l'adolescence; le jeune enfant n'a donc pas de conscience morale. Avec les années, le Surmoi se substitue à l'autorité des parents et des professeurs dont il est le prolongement direct. La rigueur du Surmoi est inexorable; manquant d'indulgence, son idéal est la perfection à laquelle il soumet constamment le pauvre Moi.

freud21Les limites entre le Moi, le Ça et le Surmoi sont très floues et confuses. En fait, les rapports entre ces trois instances onstituent un ensemble unique, une personnalité unique. C'est le Moi qui est soumis aux exigences des deux autres instances. D'une part, le Surmoi lui impose un contrôle et une critique constante, provoquant frustrations et complexes de culpabilité, lorsque les normes morales qu'il impose ne sont pas respectées. D'autre part, le Ça agit comme une marmite débordant de pulsions et de désirs. Freud disait à propos des rapports entre le Moi et le Ça que le Moi était le cavalier et le Ça son cheval. Le cheval possède l'énergie et la force de courir mais c'est le cavalier qui le guide et choisit le chemin. C'est bien souvent le contraire qui se produit; le cavalier se laisse mener par son cheval, abandonnant les rênes et par conséquent la possibilité de choisir consciemment son destin. Le Moi doit ainsi endurer le despotisme de deux tyrans (le Ça et le Surmoi). Il est certain que les névroses, les angoisses, les frustrations, les complexes se trouvent de cette façon pleinement justifiés. La tâche de notre conscient (c'est-à-dire du Moi) est particulièrement difficile car il doit harmoniser les forces contraires qui pèsent sur lui (le Ça qui l'incite à agir et le Surmoi qui le freine), sans disposer des moyens permettant de surmonter cette difficulté. Le Moi, obligé de reconnaître son incapacité, se voit plongé dans l'angoisse, une angoisse névrotique par rapport au Ça, et morale face à un Surmoi rigide, comme si les deux autres instances de la structure psychique punissaient le Moi, l'une de ne pas lui obéir (Surmoi), l'autre de résister à ses fortes pulsions (Ça).

>"Comment se psychanalyser soi-même" de A. Roberti / p21

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